• Résumé dernière conférence de l’Assocation

  • Conférence du 26 janvier 2017

    Albert ROBIDA (1848 – 1926) Dessinateur, romancier, maître de l’anticipation.
    par Jean-Claude VICHE - président fondateur des amis d'Albert Robida

  • Employé aux écritures chez un notaire de Compiègne, le jeune Albert Robida s’ennuyait. Il vint donc à Paris, s’installa au Vésinet et fit une belle carrière comme caricaturiste dans des journaux humoristiques (la Vie Parisienne, la Caricature…), comme illustrateur et graveur d’ouvrages littéraires (Rabelais, Villon, Shakespeare, Balzac…) mais surtout comme écrivain et dessinateur de livres pour enfants et pour adultes (en particulier La Vie électrique, Le XXème siècle…). Grand voyageur, il parcourut l’Europe en train et rédigea des souvenirs de voyage, des guides touristiques et même des cartes postales.

    Défenseur du patrimoine architectural de Paris, il présenta à l’Exposition Universelle de 1900 le pavillon de Paris et publia La Gazette illustrée du Vieux Paris.

    Mais c’est surtout un maître de l’anticipation : Robida se passionnait pour les découvertes scientifiques et s’appuya sur elles pour inventer par la plume et l’image des moyens de transports, des techniques de télécommunication, des machines de guerre, les modes de vie du 20ème siècle. Son imagination était prodigieuse, ses dessins toujours (ou presque) drolatiques et ses lecteurs s’enthousiasmaient, ne se rendant pas compte que Robida était souvent bien proche de la réalité.

    • Il inventa le Téléphonoscope écran mural ovale avec lequel on peut dialoguer (fig. 1), le fidélimètre (appareil mesurant le degré de fidélité des époux), une sorte de baladeur collectif diffusant des textes personnalisés aux passagers de l’omnibus (fig. 2).
    • A l’exposition de 1882, il vit les débuts de l’électricité et conçut ensuite une série de moyens de transport : grands ballons transportant des touristes, aéronefs individuels survolant les villes (voir lettrine en tête d'article), voitures électriques rechargeables, train à grande vitesse sur rail filant à 1000km/h dans un tube (actuellement testé en Californie !)…
    • Les machines de guerre sous sa plume sont des bombardes roulantes et des engins aériens (fig.4) ; il prévoit la guerre miasmatique où un corps médical offensif coiffé de bonnets à poil ornés de tibias croisés teste l’envoi de germes bactériologiques sur l’adversaire. Il a aussi compris que la pollution poserait des problèmes et créé un aspirateur pour pomper les nuages.
    • Plus amusantes sont ses prévisions sur l’émancipation des femmes qu’il fait accéder au Barreau, à l’Académie Française et à la Présidence du gouvernement avec quelque années d’avance. En 1883, il dessina la mode féminine de 1952 (fig. 5). Il  imagina les femmes révoltées dressant des barricades blindées, mobiles et capitonnées ! Il préconisa en 1892 le mariage à l’essai : un voyage de fiançailles où les futurs époux expérimenteraient les délices (ou pas) de la vie conjugale.

     Bref, un grand auteur d’anticipation ce qui n’exclut pas la description ironique de ses contemporains célèbres (Emile Zola, Sarah Bernhardt…) et de la petite bourgeoisie qu’il côtoyait tels les adeptes des guinguettes des bords de Seine comme la Grenouillère (fig.6 : « Les environs de Paris, types et coutumes des indigènes » dans La Caricature en 1879). C’est d’ailleurs à Croissy qu’il fut enterré.

    Pour plus d'informations :

    Les Amis d’Albert Robida
    2, rue d’Austerlitz
    60200 COMPIÈGNE

    Association : info.amis.robida@gmail.com
    Publication : Le Téléphonoscope > dominiquepierre.lacaze@orange.fr